La ségrégation des métis dans les anciennes colonies bientôt reconnue à la Chambre

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La commission des Relations extérieures de la Chambre approuvera ce mercredi une proposition de résolution qui reconnaît la ségrégation dont les enfants métis ont été victimes dans les colonies belges. Par ce texte, le parlement demande également au gouvernement de prononcer une "déclaration solennelle et mémorielle" au nom de la Belgique. La résolution a fait l'objet d'un large consensus. Elle intègre les propositions de Stéphane Crusnière (PS) et Sibylle de Coster (MR) en y adjoignant quelques amendements. Le sort de ces enfants nés d'un père blanc et d'une mère noire, qu'elle soit congolaise, rwandaise ou burundaise, pendant la période coloniale a été longtemps tu. Ils seraient pourtant des milliers à avoir été systématiquement enlevés à leur mère et envoyés par des religieux dans des orphelinats ou des pensionnats. En 1959, à la veille de l'indépendance du Congo, l'Etat belge a organisé l'envoi d'un grand nombre de ces enfants en Belgique où ils ont été mis sous tutelle, placés dans des homes ou encore adoptés par des familles belges. Ces dernières années, ces enfants sont sortis du silence. Une association a vu le jour, des reportages leur ont été consacrés et le centre de recherche CEGESOMA leur a consacré une étude. En 2015, le parlement flamand s'est penché sur la question dans le cadre plus général des adoptions forcées. En mars 2017, le parlement francophone bruxellois a approuvé une résolution. Le 25 avril, à l'occasion d'un colloque organisé par le Sénat, les évêques de Belgique ont présenté leurs excuses à ces enfants et à leurs mères. L'Association Métis de Belgique ne veut toutefois pas en rester là. Elle a appelé l'Etat belge à reconnaître les enlèvements forcés et la discrimination dont ont été victimes les enfants métis. Par cette résolution, la Chambre reconnaît la ségrégation des métis. Elle demande au gouvernement de prendre les mesures nécessaires pour résoudre les problèmes qui subsistent pour certains d'entre eux, par exemple ceux dont la nationalité belge a été retirée en 1960. Elle demande également de faciliter les retrouvailles entre les enfants et leur mère grâce à la collaboration des ambassades belges et de mettre en place un mécanisme qui facilite la consultation des archives coloniales en Belgique. Interrogé à la Chambre en janvier 2017, le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, avait affiché sa disponibilité. La résolution envisage également une réparation des injustices faites aux mères dont les enfants ont été enlevés. Elle demande aussi un geste symbolique par l'érection d'une stèle commémorant ces souffrances. Elle souhaite également que le travail historique confié au CEGESOMA se poursuive. (Belga)

La commission des Relations extérieures de la Chambre approuvera ce mercredi une proposition de résolution qui reconnaît la ségrégation dont les enfants métis ont été victimes dans les colonies belges. Par ce texte, le parlement demande également au gouvernement de prononcer une "déclaration solennelle et mémorielle" au nom de la Belgique. La résolution a fait l'objet d'un large consensus. Elle intègre les propositions de Stéphane Crusnière (PS) et Sibylle de Coster (MR) en y adjoignant quelques amendements. Le sort de ces enfants nés d'un père blanc et d'une mère noire, qu'elle soit congolaise, rwandaise ou burundaise, pendant la période coloniale a été longtemps tu. Ils seraient pourtant des milliers à avoir été systématiquement enlevés à leur mère et envoyés par des religieux dans des orphelinats ou des pensionnats. En 1959, à la veille de l'indépendance du Congo, l'Etat belge a organisé l'envoi d'un grand nombre de ces enfants en Belgique où ils ont été mis sous tutelle, placés dans des homes ou encore adoptés par des familles belges. Ces dernières années, ces enfants sont sortis du silence. Une association a vu le jour, des reportages leur ont été consacrés et le centre de recherche CEGESOMA leur a consacré une étude. En 2015, le parlement flamand s'est penché sur la question dans le cadre plus général des adoptions forcées. En mars 2017, le parlement francophone bruxellois a approuvé une résolution. Le 25 avril, à l'occasion d'un colloque organisé par le Sénat, les évêques de Belgique ont présenté leurs excuses à ces enfants et à leurs mères. L'Association Métis de Belgique ne veut toutefois pas en rester là. Elle a appelé l'Etat belge à reconnaître les enlèvements forcés et la discrimination dont ont été victimes les enfants métis. Par cette résolution, la Chambre reconnaît la ségrégation des métis. Elle demande au gouvernement de prendre les mesures nécessaires pour résoudre les problèmes qui subsistent pour certains d'entre eux, par exemple ceux dont la nationalité belge a été retirée en 1960. Elle demande également de faciliter les retrouvailles entre les enfants et leur mère grâce à la collaboration des ambassades belges et de mettre en place un mécanisme qui facilite la consultation des archives coloniales en Belgique. Interrogé à la Chambre en janvier 2017, le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, avait affiché sa disponibilité. La résolution envisage également une réparation des injustices faites aux mères dont les enfants ont été enlevés. Elle demande aussi un geste symbolique par l'érection d'une stèle commémorant ces souffrances. Elle souhaite également que le travail historique confié au CEGESOMA se poursuive. (Belga)